Connexion

Mémorisation - Mémoire à long terme


​Ce type de mémoire a pour ​mission de stocker de l’information pour une période plus ou moins longue, et de s’en rappeler à un moment éloigné de celui où on l’a mémorisée. A l’instar des mémoires à court terme, il existe aussi différents types de mémoire en fonction des informations qui doivent être stockées (Markowski, 2005) : 

  • La mémoire sémantique accumule des connaissances générales sur soi (son histoire, sa personnalité) et sur le monde qui nous entoure (géographie, nature, et même les noms des objets, leurs fonctions, leurs utilisations ou leurs caractéristiques). Elle se rapporte à la mémoire décontextualisée de l’homme.

  • La mémoire épisodique qui est capable de conserver les informations concernant les événements vécus et leur contexte (le lieu, la date ou l’état émotionnel). Elle a un caractère autobiographique.

Les troubles de la mémoire peuvent être consécutifs à:

  • ​Une lésion cérébrale (traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral ou AVC, tumeur, opération, épilepsie, encéphalite herpétique),

  • Une maladie neurologique ou neuro-dégénérative: tumeur cérébrale, anomalie des vaisseaux sanguins irriguant le cerveau, infection du cerveau et des méninges, démence de type Alzheimer, maladie de Parkinson, etc.

  • Une prise de certains médicaments ou de toxiques : prise de somnifères, intoxication alcoolique chronique.


Manifestation des troubles sur le lieu de travail

​Les troubles de la mémoire (ou troubles mnésiques) sont multiples et couvrent à la fois les troubles de l'acquisition d'un souvenir (encodage), les troubles du maintien de ce souvenir à long terme (stockage), et les troubles de la réutilisation de l'information stockée (récupération).

  • ​Les difficultés dues à une atteinte des processus d’encodage ou de stockage de l’information : Le sujet ne fixe plus correctement l’information à mémoriser. Dès lors, il arrive que l’on observe (suite à une lésion cérébrale) une incapacité de mémoriser des faits nouveaux et donc d’apprendre de nouvelles choses suite à un accident. On parle « d’oubli à mesure ». En général, les souvenirs d’avant l’accident sont relativement bien préservés.

  • En cas de troubles de la récupération d’informations : Dans ce cas, les personnes sont capables de mémoriser de nouvelles informations, mais ne peuvent pas toujours se les remémorer volontairement à bon escient. Le rappel des informations est donc fluctuant : par moment, elles ont accès à l’information, à d’autres pas. Le rappel s’améliore si on leur donne quelques indices sur l’information à retrouver, si l’on guide leur recherche en mémoire, ou si on leur donne la réponse (« mais oui, je le savais »). Cette fluctuation renforce l’interprétation des difficultés en termes de manque de volonté ou de peu d’effort, or le déficit est bien là.

L'atteinte de l'un des systèmes de mémoire ne signifie pas que les autres ne fonctionnent plus. Il est donc important de s'appuyer sur les autres types de mémoire pour démarrer de nouveaux apprentissages et donner la possibilité de continuer à travailler. Orienter le travailleur vers un neuropsychologue affinera l’analyse des troubles de la mémoire et aidera le travailleur à mettre en place des stratégies de travail. ​



Pistes d'ajustements de la situation de travail

​Nous pouvons mettre en avant deux familles de recommandations :

  • Management :

    • ​​Mettre en place un encadrement et une supervision journalière et établir des moments de feedback au cours de la journée pour vérifier ce qui a été fait et donner les consignes suivantes,

    • Rappeler chaque matin le planning de la journée, les tâches prioritaires au moyen de supports écrits (check liste, aide-mémoire, agenda électronique, procédures),

    • Vérifier systématiquement le travail de la personne pour repérer et corriger les erreurs,

    • Faire répéter les consignes par le travailleur,

    • Sensibiliser les collègues afin de favoriser une communication écrite lors des échanges avec cette personne.

  • ​Supports mnésiques :

    • ​Enregistrer les instructions verbales à l’aide d’un dictaphone de manière à pouvoir les réécouter,

    • Rédiger les consignes courtes de façon claire et concise,

    • Proposer une check liste,

    • Mettre en place des aides mémoire (prendre des notes de ce qui doit être fait ou utiliser un dictaphone pour ne pas oublier une idée ou une tâche à faire),

    • Utiliser un agenda électronique sur smartphone ou sur montre connectée pour se rappeler des réunions ou des rendez-vous,

    • Fournir à la personne des documents écrits avec la procédure à suivre ou des fiches techniques illustrées (pictogrammes),

    • Placer des modes d'emploi concis détaillant les différentes étapes d'utilisation et les points importants à ne pas oublier sur les machines les plus fréquemment utilisées,

    • Utiliser des codes couleurs.​​​

La grande majorité de ces ajustements sont des processus à automatiser. Cocher une checklist, utiliser un agenda, prendre des notes, utiliser le dictaphone, … représentent en effet des tâches à part entière, si elles ne faisaient pas partie de l’activité auparavant, il y aura un temps d’apprentissage de ces nouvelles tâches. Il faut donc accompagner chaque changement et faire preuve de patience et bienveillance à l’égard des travailleurs.

Pour finir, une sensibilisation de l’équipe permet bien souvent d’éviter des situations d’incompréhension et de tension.


 

Bibliographie :

Markowski, G. (2005). Types et rôle de la mémoire humaine. Synergies Pologne, (1), 100-105. Livre 1 pologne.indb (gerflint.fr)



Vous n'avez pas trouvé l'information ?
Vous avez des modifications/informations à proposer pour cette fiche ?


Cette fiche se trouve dans la/les sous-rubrique(s) suivante(s) :
Mémoire; Mémoire à long Terme

Plus d'informations


Outils d’analyse liés à la problématique



Liens utiles liés à la problématique



Exemples de bonnes pratiques liés à la problématique



Services conseils liés à la problématique