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Ambiance physique de travail - Lumière



​La vision est un des sens le plus so​llicité dans les activités professionnelles. Les travaux minutieux, sous lumière artificielle permanente, l'omniprésence du travail sur écran, … contribuent à cela. On estime à ce jour, que 85 % des informations passent par ce sens. Il est donc important d'adapter l'éclairage aux caractéristiques du travailleur et de son activité de travail. Un éclairage approprié, que ce soit dans un milieu industriel ou dans un bureau, permettra de recevoir correctement les informations visuelles. Ce qui est d'autant plus important lorsque le travailleur est malvoyant ou atteint d'un trouble visuel.


Manifestation des troubles sur le lieu de travail

Effet de la lumière 

Un mauvais éclairage dans l'environnement de travail (trop ou trop peu de lumière) produit fréquemment des éblouissements ou des reflets qui sont à l'origine de fatigue visuelle. Cette fatigue provoque à son tour des maux de tête, des irritations, des sécheresses oculaires ainsi que des troubles de l'attention/concentration et des douleurs cervicales (contorsion afin de diminuer les reflets et éblouissements).

Ces conséquences peuvent se répercuter directement sur le travail et entrainer la survenue d'erreurs et d'accidents liés à une perception visuelle dégradée de l'environnement.

L'éblouissement se produit lorsque les yeux reçoivent une trop grande quantité de lumière par rapport à leur niveau d'adaptation. Nous pouvons être éblouis par la présence d'un objet brillant dans l'environnement de travail ou lorsque les rayons du soleil sont orientés directement sur notre visage lorsque nous travaillons sur un écran et qu'une fenêtre est située devant nous.

Les reflets sur la surface de l'écran constituent également un problème pour l'œil. Si une fenêtre est située derrière la personne qui consulte un écran, le reflet de la fenêtre à l'écran peut conduire à une gêne importante. Le mécanisme de réglage de l'entrée de la lumière dans les yeux est alors très sollicité, car ils ont à traiter des informations contradictoires.

Ces deux effets augmentent avec l'âge.

 

Cas particulier - Photophobie 

Certaines personnes peuvent manifester de fortes sensibilités voire une intolérance complète à la lumière (naturelle et artificielle). Cela peut être dû notamment à la couleur des yeux (les personnes aux yeux clairs sont plus souvent impactées) mais aussi, à une maladie ou un problème de santé (infection ou inflammation des yeux, décollement rétinien).

Chez ces travailleurs, la lumière, même de faible intensité, peut causer de l'inconfort visuel (brûlure au niveau des yeux, douleurs, sécheresses oculaires), une fatigue oculaire importante, un larmoiement excessif, une vision brouillée ou encore des maux de tête, des nausées et des raideur de la nuque. Ces symptômes peuvent donc être gênants dans la réalisation de leurs tâches.  ​


Pistes d'ajustements de la situation de travail

Disposition spatiale et ergonomie de bureau:

  • Le niveau d'éclairage standard dans un environnement de travail est de 300 à 500 lux. Toutefois, il est important d'introduire un éclairage d'appoint (500 à 700 lux) lorsque la tâche exige de la lecture, de l'écriture ou la manipulation minutieuse de petits objets.

  • Il est recommandé de disposer le plan de travail de sorte que la ligne de vision soit parallèle aux fenêtres et entre les rangées de lumières. Cela permet de diminuer les reflets et les éblouissements. 

  • Les fenêtres ne doivent pas se situer devant ou derrière le travailleur. Toutefois, lorsque c'est inévitable, il est important de mettre à disposition du matériel pour contrôler l'entrée de lumière avec des stores ou des rideaux.

  • Privilégiez les surfaces de travail mates plutôt que brillantes qui augmentent les reflets et les éblouissements.   

Choisir le type d'éclairage en fonction de l'activité réalisée par le travailleur: 

La lumière naturelle est importante pour l'être humain et rester enfermé dans un environnement de travail sans aucune lumière naturelle impacte sur le cycle biologique et la santé mentale du travailleur. Toutefois, un éclairage artificiel adapté au lieu de travail et aux tâches du travailleur permet de recevoir correctement les informations visuelles. Il existe trois types d'éclairage artificiel :   

  • L'éclairage général est principalement utilisé pour éclairer uniformément de vastes zones (ex : entrepôt)

  • L'éclairage général localisé permet d'augmenter le niveau d'éclairement en vue de l'exécution de tâches particulière (ex : au niveau d'un poste de travail dans une usine de production)

  • L'éclairage d'appoint augmente le niveau d'éclairement au-dessus de la zone de travail et de l'environnement immédiat. Il permet souvent à l'utilisateur de régler lui-même l'éclairage et l'endroit éclairé.

Les luminaires à éclairage direct sont déconseillés car ils créent souvent des ombres. Privilégiez des luminaires à éclairage mixte, c'est à dire direct et indirect (dans des zones de production) et les luminaires à éclairage indirect (dans les bureaux).  

  • éviter les lampes halogènes (qui n'utilisent qu'un spectre limité de longueurs d'onde)

  • permettre de moduler l'éclairage en fonction des besoins (prévoir plusieurs circuits d'éclairage, utilisables de manière distincte, équiper ces circuits de dimers ou rhéostats permettant un éclairage plus ou moins intense en fonction de l'intensité de la lumière naturelle, les compléter par un éclairage par points là où plus de lumière est nécessaire, …)

Prévoir des lunettes de protection

Le port de lunettes de soleil à l'intérieur des bâtiments de l'entreprise n'est pas recommandé. En portant des lunettes noires à l'intérieur, le travailleur pourrait s'adapter à l'obscurité de l'environnement interne et augmenter sa photosensibilité. Toutefois, le développement de lunettes colorées, teintées (bleu, vert, rouge, violet) permettrait de filtrer certains couleurs, de limiter l'inconfort de la photophobie et  diminuer le développement de migraines. 

​En été, limiter les activités extérieures du fait de la luminosité excessive. 

Eviter les surfaces réfléchissantes comme la neige, le sable ou le béton, le papier blanc, l'inox…

Déplacer le poste de travail à un endroit adéquat.

Mesures organisationnelles: 

  • Réaliser des pauses régulières.  Lors de ces pauses, porter le regard au loin (6 mètres et plus) pour reposer les muscles oculaires.  Par exemple : regarder par la fenêtre, salle de repos de grande dimension, ...

     

  • Alterner les tâches exigeantes et les tâches moins exigeantes visuellement afin de soulager et reposer les yeux.

     

  • Vérifier que l'éclairage est le même dans l'ensemble des locaux de l'entreprise pour éviter d'obliger les yeux à s'adapter trop souvent (accommodation), ce qui augmenterait la fatigue visuelle.  

Autres mesures :

Lorsque l'on est face à une difficulté en lien avec un trouble de la vue, l'éclairage est un facteur important à analyser mais d'autres facteurs peuvent impacter sur ces difficultés. Il sera donc utile de les prendre en compte dans une analyse ergonomique de la situation de travail.  

  • Le temps de mise au point sur un objet - les objets qui se déplacent rapidement sont difficiles à voir.

  • Les dimensions d'un objet – les objets très petits sont difficiles à voir

  • Le contraste entre un objet et son environnement immédiat – un faible contraste entrave la distinction entre un objet et son environnement

Il sera nécessaire de savoir si des modifications peuvent être apportées à ces éléments.


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