La Base
de ressources

Les capacités attenti​onnelles d'un travailleur correspon​dent à la quantité d'informations qu'il peut saisir instantanément, à travers toutes les modalités s​ens​orielles (vision, audition, toucher, odorat et goût), sans mobilisation cognitive particulière.

Les ressources attentionnelles sont physiologiquement limitées et fluctuent en fonction de facteurs tels que l'âge, l'état de sante global, les facteurs psychologiques ou encore les médicaments.

On peut considérer qu'il existe un continuum entre l'état d'éveil, la vigilance et l'attention soutenue, chacun nécessitant des ressources attentionnelles supplémentaires

La vigilance et l'attention soutenue (ou concentration) fluctuent au cours de la journée en fonction de la fatigue accumulée.

Elles sont fortement influencées par :

• les perturbations du rythme veille/sommeil,

• l'intensité et la durée de l'attention demandée par la tâche à réaliser,

• le degré de maîtrise de la tâche en cours,

• la consommation de psychotropes.
  

Les perturbations attentionnelles peuvent se présenter sur différentes capacités sensorielles.

Dans le travail, elles sont souvent liées aux capacités auditives et visuelles. Elles se traduisent par des difficultés à réaliser des opérations cognitives simples ou complexes, qui se déroulent dans le temps.

En fonction de l'activité de travail à réaliser, différents types de ressources attentionnelles sont mobilisées :

• L'attention sélective ou focalisée : permet de filtrer l'information pertinente et d'atténuer les éléments distracteurs,

• L'attention soutenue : permet le maintien de l'attention de façon continue (elle renvoie à la notion de concentration),

• L'attention partagée ou divisée : permet de réaliser simultanément deux actions cognitives de manière efficace.

Les troubles attentionnels peuvent se manifester sous divers aspects:

• Difficultés à mobiliser et focaliser les ressources attentionnelles :

• Une lenteur à faire les choses. Le travailleur éprouve des difficultés à mobiliser ses ressources attentionnelles et les focaliser sur la tâche à réaliser,

• Une difficulté à inhiber une activité routinière (en voiture : prendre une direction habituelle au lieu d'en changer),

• Un manque d'attention aux détails et la survenue d'erreurs grossières.

• Difficultés à maintenir son attention:

• Des difficultés à se concentrer (focaliser son attention) plus de quelques minutes,

• Des difficultés à traiter des problèmes dans leur ensemble,

• Un manque de suivi des instructions reçues.

• Difficultés à partager les ressources attentionnelles et à passer d'une tâche à une autre :

• des difficultés à se concentrer sur plusieurs informations ou activités à la fois,

• une sensibilité plus grande aux interférences (oublier ce qu'on était en train de faire si l'on est dérangé),

• des difficultés à organiser son travail et ses activités.
  

Afin de structurer la journée de travail et les tâches à réaliser, il est indispensable d'organiser et prioriser les tâches. Cela permet de fournir des repères stables au travailleur.

• Agir sur les tâches nécessitant des capacités d'attention partagée :

• Minimiser le nombre de sources d'informations,

• Eviter de réaliser plusieurs tâches en même temps,

• Diviser les tâches complexes en plusieurs tâches simples.
  

• Organiser et prioriser les tâches :

• Utiliser un calendrier pour organiser les tâches de la semaine,

• permettre un horaire décalé, en vue de réaliser les tâches demandant le plus de concentration au calme, par exemple en dehors des heures de travail où tout le monde est présent

• Mettre en place des aide-mémoire pour aider à prioriser les tâches, se rappeler les consignes, etc.

• Varier les activités (alterner des tâches simples et routinières).
  

• Mettre en place des supports et des repères :

• Mettre en place une checklist des tâches à réaliser,

• Mettre en place un système de code couleurs (chaque couleur représentant une tâche, un événement, un niveau d'importance),

• Prévoir des instructions écrites,

• Encourager à prendre des notes. 

• Gérer la fatigue et le stress :

• Autoriser régulièrement des périodes de repos,

• Réduire les sources de stress : bruit, agitation, échéances irréalistes,

• Vérifier que la personne ne souffre pas d'un trouble du sommeil (apnée, insomnie, etc.) qui pourrait expliquer les fluctuations de l'attention. 

On peut également renforcer la supervision du travailleur en faisant appel à un job coach pour renforcer les compétences organisationnelles ou en mettant en place un tuteur pour aider à prioriser les tâches de la journée.

La concentration peut être perturbée par des éléments auditifs tels que le bruit d'une imprimante, de personnes qui parlent ou qui passent, le téléphone qui sonne, etc. Pour y remédier il est possible de :

• utiliser un casque ou des bouchons d'oreille,

• prévoir un espace de travail à distance des sources de bruit, éviter les open-spaces,

• concevoir un espace de travail qui minimise les sources de bruit,

• installer des panneaux d'absorption des bruits​ et autres dispositifs absorbant les bruits,

• éviter les cloisons vitrées et autres matériaux réfléchissant le son,

• prévoir le travail dans un bureau individuel ou un espace individuel, fermer les portes.

 ​Les éléments visuels peuvent également venir perturber la concentration. Il donc parfois nécessaire de :

• installer des panneaux pour isoler le poste de travail,

• réduire l'encombrement de l'espace de travail,

• organiser l'espace de travail de manière à minimiser les distractions visuelles,

• déplacer l'espace de travail dans un endroit où les sources de distraction visuelle sont moindres.